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jeudi 28 mars 2024

Une gouvernance insupportable

Hier soir, dans une longue interview télévisée sur la chaîne privée de BOUYGUES, le Premier Ministre s’est livré à son exercice préféré : la communication. Alors que depuis quelques jours, l’information principale qui circule dans les médias, qui est commentée par les observateurs, journalistes et responsables politiques, concerne cette augmentation significative, plus 5,5 %, du déficit public de la France, le Gouvernement allume des contre-feux pour tenter de faire oublier son échec. Car, en ce domaine, il s’agit bien de l’échec d’une politique économique et budgétaire de la macronie. Depuis sept ans, le Président de la République prétend diriger la France de manière différente, notamment de son prédécesseur François HOLLANDE. Au vu de ces chiffres, on mesure les conséquences de cette politique « au fil de l’eau », surtout si on se rappelle que ce déficit public était déjà élevé les années précédentes, 4,8 % en 2022 et 6,6 % en 2021.

Le pompier de service hier soir (puisqu’il y a le feu), en l’occurrence Gabriel ATTAL, s’est employé à justifier la politique macronienne, après son Ministre de l’économie, Bruno LEMAIRE qui avait déjà enfoncé le clou en annonçant la suppression de 10 milliards de dépenses publiques cette année, 20 milliards l’an prochain. La raison de tout cela résiderait dans une rentrée d’impôts inférieure aux prévisions. Les salariés et les retraités qui voient chaque mois ce qui est retenu à la source n’y sont pour rien. C’est bien ailleurs qu’il faut trouver des ressources. La Gauche avait inventé l’impôt sur la fortune que Monsieur MACRON s’est empressé de supprimer quand il a été élu en 2017. Ceux qui ont voté pour lui à cette époque et en 2022 ont manifestement été trompés par les déclarations d’intentions mensongères proférées alors.

Aujourd’hui, la solution est évidente : il faut trouver des ressources plutôt que de diminuer les dépenses. Il y a trop d’insuffisances en matière de santé, d’enseignement, de logements et la liste est loin d’être exhaustive, pour qu’on accepte que ces insuffisances s’accroissent. Trouver des ressources supplémentaires est possible à condition de le vouloir politiquement et non pas de se réfugier dans une idéologie ultra-libérale et mondialiste.

Au lieu de cela et actant un nouveau tournant de la rigueur, le Premier Ministre renouvelle son intention de réduire l’indemnisation du chômage, la ramenant de 18 mois à un an. N’est-ce pas là l’illustration d’une mesure antisociale dont les conséquences seront de pénaliser davantage celles et ceux qui ont perdu leur emploi et donc leurs revenus ?

C’est dans ce contexte de crise sociale latente qu’une autre nouvelle nous a été donnée : le Premier Ministre sera désormais le seul à répondre aux interpellations par les Parlementaires lors de la séance hebdomadaire  des  questions  au  Gouvernement. On  pourrait  y  voir une  forme  de  défiance  à  l’égard  des  ministres  surtout  après quelques « couacs » constatés ces dernières semaines. En réalité, c’est une nouvelle étape de la gouvernance macronienne. Le Chef de l’Etat n’a pas nommé un Premier Ministre dont le rôle est nettement défini par la Constitution. Il a désigné un directeur de cabinet qui n’est que « la voix de son maître ». Les Ministres sont devenus des chefs de services chargés d’exécuter les ordres de Jupiter. 

Avec une telle pratique, c’est la République, la Démocratie, nos institutions, nos valeurs fondamentales qui sont malmenées.

lundi 25 mars 2024

Europe

La campagne pour les élections européennes entre, chaque jour davantage, dans une phase active. C’est une bonne chose car les 2 mois et demi qui nous séparent du 9 juin permettront à nos concitoyens d’être bien informés sur les enjeux de ce scrutin.

Il faut rappeler, encore et sans cesse, qu’il s’agit d’élire des députés européens, c’est-à-dire une représentation démocratique des habitants des 27 Etats membres de l’Union Européenne. Même si cette assemblée est limitée dans ses capacités de décision, notamment en regard des pouvoirs de la Commission européenne et du Conseil européen, il existe un lieu où les citoyens des pays constituant l’UE peuvent faire entendre leur voix à travers les représentants qu’ils élisent. C’est dire l’importance du choix qui s’effectuera le jour du vote. De la majorité qui sortira des urnes dépendra l’avenir de l’Europe.

Lorsque les 6 pays fondateurs de la Communauté Economique Européenne, la CEE, ont signé le traité de Rome en mars 1957, il y a 67 ans, ils voulaient deux choses : la Paix et l’amélioration des conditions de vie des habitants de ces pays. La France, dirigée alors par un gouvernement socialiste, rappelons-le, s’est engagée dans cette réalisation. La Paix semblait alors mieux assurée dans cette partie du monde, l’Europe, déchirée depuis des siècles par des guerres fratricides.

Aujourd’hui, malheureusement, la guerre est en Europe, dans un pays non membre de l’Union, l’Ukraine. Face à cette situation insupportable, l’UE remplit sa mission d’assistance au voisin agressé, même si en son sein, quelques-uns marquent leur réticence à contrarier la volonté hégémonique du sinistre POUTINE.

La création de la C.E.E. concernait aussi la volonté de mettre en commun des moyens économiques pour donner aux populations des Etats signataires les moyens de tourner la page malheureuse de la guerre terminée douze ans plus tôt. Il fallait non seulement reconstruire tout ce qui avait été détruit par les bombardements mais aussi créer les conditions d’un redéveloppement économique facteur de croissance.

De six en 1957, l’Europe c’est aujourd’hui 27 Etats membres où les principes fondateurs sont respectés : la Démocratie, les libertés, la justice. Cet agrandissement de l’Union est incontestablement le signe d’une réussite de ce grand dessein même si des imperfections demeurent. Si les prétendues contraintes que dénoncent certains extrémistes en France, à droite et à gauche, étaient aussi condamnables qu’ils le disent, la demande d’adhésion n’aurait pas été aussi forte. Aujourd’hui, c’est une dizaine de pays du continent européen qui demandent à devenir membres de l’UE, dont l’Ukraine.

Mais s’il s’agit d’abord d’élire des députés européens, la politique nationale ne sera pas absente dans l’esprit des électrices et des électeurs. C’est ce qui explique les résultats annoncés par les sondages. Les Français ne sont pas satisfaits de la politique du gouvernement. Ils pensent que c’est notamment l’extrême-droite lepéniste qui réglera leurs problèmes. Sur cette approche, il faut répéter, encore et sans cesse, que le RN est dangereux pour la Démocratie, pour les Libertés et qu’il n’a pas de programme politique autre que de détruire ce qui existe.

Dans les jours et les semaines à venir, nous aurons assurément l’occasion d’y revenir.