Cette formule
reprise par un nombre impressionnant de personnes en France et à travers le
monde entier, je la fais mienne sans hésitation.
En effet,
elle traduit une volonté largement partagée d’attachement aux libertés en
général, à celle de la presse en particulier. Or, je revendique d’avoir
toujours défendu cette liberté d’expression et cette liberté d’information, valeurs
fondamentales de la République.
Je m’incline
devant les victimes de ce lâche attentat terroriste et j’ai une pensée émue
pour leurs familles.
Les mots
sont faibles pour condamner cet acte ignoble, l’assassinat de sang froid de
douze personnes désignées par les tueurs parce qu’elles exprimaient un point de
vue différent ou parce qu’elles assuraient, il s’agit des deux policiers tués,
une mission de protection.
L’émotion
est grande dans le pays. Le Président de la République, le Gouvernement, les
responsables politiques, à l’exception de l’extrême droite, ont unanimement
condamné avec force l’acte criminel et appelé à l’union de tous les défenseurs
de la Démocratie.
Au-delà de
cette émotion partagée et légitime, il importe de s’interroger non pas sur le
pourquoi d’un tel acte, cela c’est aux tueurs de le dire s’ils en sont
capables, mais sur les moyens à mettre en œuvre pour que de tels faits ne se
reproduisent pas.
Bien entendu,
si les assassins sont arrêtés, cela démontrera la capacité de notre police et
de notre justice à protéger les citoyens.
Mais il
faut aussi que la Société toute entière, dans toutes ses composantes
politiques, culturelles, religieuses, s’interroge. Avons-nous le comportement
qui convient face aux fanatismes d’où qu’ils viennent ?
Circulant hier
soir parmi la foule rassemblée spontanément Place de la République à Lille, j’ai
eu le sentiment qu’existait dans l’esprit de nos concitoyens une volonté de
repousser avec détermination les idées portées par l’extrême droite. La théorie
du rejet de l’autre fait malheureusement des adeptes. Certains n’hésitent pas à
devenir des assassins.
« C’est
la République qui a été agressée » a déclaré hier soir François Hollande. Il
a amplement raison.
« La
République nous appelle » proclamait le Chant du Départ en 1794. Cet appel
est toujours d’actualité. Il doit être entendu tout au long de cette année
2015, lors des rendez-vous citoyens qui nous attendent.
Oui,
aujourd’hui, je suis Charlie.