jeudi 8 janvier 2015

« Je suis Charlie »

Cette formule reprise par un nombre impressionnant de personnes en France et à travers le monde entier, je la fais mienne sans hésitation.

En effet, elle traduit une volonté largement partagée d’attachement aux libertés en général, à celle de la presse en particulier. Or, je revendique d’avoir toujours défendu cette liberté d’expression et cette liberté d’information, valeurs fondamentales de la République.

Je m’incline devant les victimes de ce lâche attentat terroriste et j’ai une pensée émue pour leurs familles.

Les mots sont faibles pour condamner cet acte ignoble, l’assassinat de sang froid de douze personnes désignées par les tueurs parce qu’elles exprimaient un point de vue différent ou parce qu’elles assuraient, il s’agit des deux policiers tués, une mission de protection.

L’émotion est grande dans le pays. Le Président de la République, le Gouvernement, les responsables politiques, à l’exception de l’extrême droite, ont unanimement condamné avec force l’acte criminel et appelé à l’union de tous les défenseurs de la Démocratie.

Au-delà de cette émotion partagée et légitime, il importe de s’interroger non pas sur le pourquoi d’un tel acte, cela c’est aux tueurs de le dire s’ils en sont capables, mais sur les moyens à mettre en œuvre pour que de tels faits ne se reproduisent pas.

Bien entendu, si les assassins sont arrêtés, cela démontrera la capacité de notre police et de notre justice à protéger les citoyens.

Mais il faut aussi que la Société toute entière, dans toutes ses composantes politiques, culturelles, religieuses, s’interroge. Avons-nous le comportement qui convient face aux fanatismes d’où qu’ils viennent ?

Circulant hier soir parmi la foule rassemblée spontanément Place de la République à Lille, j’ai eu le sentiment qu’existait dans l’esprit de nos concitoyens une volonté de repousser avec détermination les idées portées par l’extrême droite. La théorie du rejet de l’autre fait malheureusement des adeptes. Certains n’hésitent pas à devenir des assassins.

« C’est la République qui a été agressée » a déclaré hier soir François Hollande. Il a amplement raison.

« La République nous appelle » proclamait le Chant du Départ en 1794. Cet appel est toujours d’actualité. Il doit être entendu tout au long de cette année 2015, lors des rendez-vous citoyens qui nous attendent.

Oui, aujourd’hui, je suis Charlie.