Telle était
la question posée par un éditorialiste dans un quotidien national la semaine
dernière.
Bien sûr
qu’elle brûle. L’incendie s’est déclaré il y a cinq ans, quand des responsables
du Parti Socialiste, candidat ou candidate à la primaire de novembre 2011 ont
critiqué François Hollande dans sa démarche présidentielle.
Le discours
du Bourget avait permis une sorte de « rémission » mais qui n’a pas
duré.
Quelques
mois plus tard, ce sont des ministres qui ont pris leurs distances avec la
ligne du gouvernement, Montebourg en tête. Quelques temps après, ils
démissionnaient.
Puis ce
furent des députés, se sentant libérés par le comportement des ministres évoqué
ci-dessus, qui ont organisé la fronde.
Celle qui
fut menée contre Mazarin entre 1648 et 1652 s’est terminée par des arrestations
et des condamnations à mort ou à l’exil. Notre République n’autorise pas une
telle conclusion.
« L’incendie »
a continué à se développer et a abouti à la décision de François Hollande de ne
pas être candidat à sa succession et à la primaire catastrophique qui a conduit
à la désignation d’un tenant de la ligne minoritaire du Parti, devenu frondeur
après sa démission du gouvernement.
La décision
d’un autre ministre de se mettre en marche pour la conquête du pouvoir a fait
l’effet d’un accélérateur de feu. Les effets en sont accrus par ceux qui,
membres du Parti Socialiste, ont décidé de souffler sur les braises en
soutenant le marcheur plutôt que le candidat socialiste statutairement désigné.
Tous les
ingrédients étaient donc réunis pour que l’incendie se développe et que la
maison socialiste brûle.
Elle n’en
sera pas détruite pour autant car, dans une démocratie, les partis ne meurent
pas. Le Parti Socialiste qui, depuis 1905, a connu des périodes difficiles, mais
aussi de réussite, est à un moment de son histoire où il lui faudra s’adapter
au contexte créé par ce que nous connaissons depuis quelques temps.
L’heure
n’est pas encore venue. Il convient de passer les rendez-vous démocratiques qui
nous attendent dans les prochaines semaines. Dès le lendemain de l’élection
présidentielle, la campagne législative commencera pour s’achever par
l’élection des Députés les 11 et 18 juin prochains.
Pour mener
cette campagne, le Parti Socialiste ne part pas de rien. Il a un bilan :
celui de François Hollande et des gouvernements de son quinquennat.
Il a un
projet qui tient compte de ce qui n’a pas été réussi depuis 2012, et qui
amplifiera les éléments positifs des mesures qui ont marqué le changement.
C’est ce
qu’il faudra dire et redire aux Français pour combattre la Droite qui n’a comme
seul objectif que celui de revenir au libéralisme « sarkoziste »
devenu « filloniste ». Il faudra battre l’extrême droite qui, en sus
de ses thèses racistes et xénophobes placerait la France dans une situation
impossible vis-à-vis de l’Europe du Monde.
Quant au
« parti des marcheurs », j’attends d’en savoir plus sur les
intentions de son leader. Il sera incapable de s’appuyer sur une majorité
parlementaire aussi hétéroclite que celle qui le soutient aujourd’hui pour
gouverner demain.
Même si la
maison socialiste brûle aujourd’hui, l’incendie finira par s’éteindre. Il
faudra alors réparer les dégâts produits. Elle a donc encore de belles heures
devant elle.