Plusieurs
faits retiennent l’attention au lendemain du 2ème tour de ces
élections législatives. J’en retiendrai trois : le taux démesuré de
l’abstention, l’élection insupportable de députés d’extrême-droite, la grande
faiblesse de la représentation des idées socialistes.
Ainsi, 6
électeurs sur 10 ne se sont pas rendus au bureau de vote. C’est une situation
inédite si on regarde seulement les chiffres. C’est un élément d’analyse
politique considérable qui doit être pris en compte tant par la majorité
macroniste que par les formations politiques républicaines.
Toutes les
explications nous sont données : le désintéressement des électeurs pour le
monde politique, la saturation des rendez-vous électoraux depuis quelques mois,
les commentaires et les sondages au lendemain du 1er tour donnant
une majorité écrasante au nouveau Président de la République, les conditions
météorologiques favorables aux sorties familiales.
Qu’importent
les raisons : les résultats sont là. Des députés sont élus. Ils sont
juridiquement légitimes. Ils ne le sont pas pour prétendre porter les attentes
du peuple. La très forte abstention rend forcément moins crédibles les
intentions de l’exécutif.
Par
ailleurs, notre système électoral aura permis à 8 députés d’extrême-droite de
siéger à l’Assemblée Nationale pour la législature à venir. Parmi ces huit,
cinq sont élus dans ma région.
C’est un
sentiment de honte que j’éprouve. Comment les hommes et les femmes de cette
région ouvrière ont-ils pu oublier les atrocités commises il y a moins de 80
ans, une vie d’homme, et que l’extrême-droite d’aujourd’hui considère comme
« un détail de l’histoire » ?
Je ne me
résoudrai jamais à accepter cette situation, sans réagir, sous prétexte du vote
démocratique.
Il devient
urgent de dénoncer le fascisme rampant porté par le Front National.
Enfin,
c’est une grande peine qui m’attriste au vu de l’élimination d’un trop grand
nombre de députés socialistes sortants qui, loin s’en faut, n’avaient pas
démérité.
Je l’ai
vécu directement dans la 2ème circonscription du Nord avec
l’éviction d’Audrey
Linkenheld au 1er tour.
La justice
électorale n’existe pas toujours.
De bonnes
voix s’élèvent pour dénoncer les responsables de cette situation. Pour
certains, c’est la politique menée au cours du précédent quinquennat. Pour
d’autres, le comportement des députés socialistes frondeurs aura contribué à
décrédibiliser la Gauche de gouvernement.
Cela ne sert
à rien de vouloir à tout prix régler des comptes. On ne fait pas de la
politique avec de la rancœur mais avec de la mémoire.
Que cette
mémoire nous serve dans la reconstruction du Parti Socialiste plus
indispensable que jamais.