Une véritable frénésie
semble s’être emparée de l’exécutif, Gouvernement et Président de la République. C’est à qui, parmi les Ministres,
annoncera une mesure à venir qui changera la vie des Français. Jupiter qui,
pendant plusieurs semaines après son élection est resté silencieux, ne manque
pas une occasion médiatique pour faire une déclaration sur des sujets très
divers.
Toute cette
agitation ne doit pas détourner notre attention : de plus en plus, le
Gouvernement témoigne de ses choix libéraux au détriment de la justice sociale
à laquelle aspirent nos concitoyens.
N’en
serions-nous pas convaincus qu’il suffit d’observer que la presse de droite ne
cesse de se féliciter des orientions impulsées par le Chef de l’Etat.
Le Ministre de
l’Economie, M. LE MAIRE, présente les premières mesures fiscales. Qui s’en
réjouit ? Le patronat.
La réforme du
droit du travail retient, bien entendu, l’attention des organisations
syndicales.
Les députés
socialistes ont saisi le Conseil Constitutionnel avec leurs collègues
communistes et mélanchonistes pour contester la loi d’habilitation qui
permettra au Gouvernement de satisfaire le Medef en rendant le statut des
salariés un peu plus précaire.
Les Sages
n’ont malheureusement pas retenu les arguments de la gauche et l’exécutif a
désormais les mains libres.
Dans un autre
domaine, le Gouvernement présente un projet de loi qui préoccupe au plus haut
point les défenseurs des libertés individuelles et collectives. Sous prétexte
de mieux lutter contre le terrorisme, on envisage d’introduire dans notre droit
commun, de façon permanente, des dispositions qui relèvent de l’état d’urgence
auquel on envisage, par voie de conséquence, de mettre fin.
Or, l’état
d’urgence a plusieurs avantages. Il permet à la police d’intervenir plus
rapidement afin de prévenir des actes terroristes. Il est limité dans le temps
et ce sont les parlementaires qui le contrôlent et qui peuvent le prolonger.
En d’autres
termes le grand principe républicain de la séparation des pouvoirs entre le
législatif, l’exécutif et le judiciaire est respecté.
A l’inverse,
si le texte est adopté par une majorité dont la plupart de ses membres est
inexpérimentée, c’est le Gouvernement qui pourra, à sa convenance, engager des
procédures et des actions non conformes à ce que doit être un Etat
démocratique.
On le voit, ce
quinquennat qui a tout juste quatre mois de fonctionnement, pose déjà des
problèmes non négligeables. Attention !