Homme de gauche, j’ai voté pour M. MACRON, au 2e
tour, en mai dernier alors que je n’approuvais pas les propositions libérales
qu’il présentait. Il s’agissait d’éliminer l’extrême-droite. Nous sommes
nombreux dans ce cas-là.
C’est dire que je considère que le Président de
la République a une dette à honorer en direction de la Gauche.
Compte-tenu des orientations droitières qu’il a
données à sa politique au cours des cinq premiers mois de son quinquennat et
parce que les observateurs prévoyaient que le Chef de l’Etat annoncerait des
mesures de réelle justice sociale, j’ai écouté M. MACRON avec attention.
J’aurais préféré qu’il s’exprime sur une chaine
du service public plutôt que sur la télévision du bétonneur Bouygues et avec
des journalistes complaisants. Néanmoins, j’ai regardé avec espoir.
Déception !
Je ne sais pas ce qu’en auront retenu les
téléspectateurs. D’ailleurs, y avait-il quelque chose de nouveau à
retenir ? Non bien sûr.
Nous avons eu la confirmation de la personnalité
de celui qui doit son élection, pour une large part, aux électeurs de gauche.
Sa suffisance coutumière, celle du monsieur « je sais tout », sûr de
lui, persuadé d’avoir raison, a percé l’écran.
C’était en fait une prestation
d’autosatisfaction renforcée par l’idée que le vote majoritaire des Français en
sa faveur l’autorisait à « tourner la page de décennies
d’immobilisme ». A plusieurs reprises, il n’a pas hésité à critiquer celui
qui l’a fait roi, François HOLLANDE, son prédécesseur disait-il pour ne pas
citer de nom.
Je l’ai dit : suffisant et même méprisant.
Ainsi, lorsqu’il déclare : « celui qui a le mandat du peuple
souverain, c’est le Président de la République », il oublie délibérément que
les Parlementaires représentent également la volonté des citoyens.
S’il n’en est pas convaincu, qu’il se renseigne
sur ce que la France a connu il y a tout juste vingt ans, lorsque M. CHIRAC
alors Président de la République a dû s’incliner devant la majorité de gauche
élue à l’Assemblée Nationale et le gouvernement de Lionel JOSPIN.
Mais, on ne peut pas être « premier de
cordée », chef d’un parti hétéroclite qu’il a fondé, dit-il lui-même, et
avoir un sens de la mesure et du respect pour les autres.
« Il faut de la solidarité et de la
modestie » dans l’action politique disait ce matin, sur les ondes de
France Inter, Bernard CAZENEUVE, ancien Premier Ministre.
Dans ce domaine, l’actuel Chef de l’Etat a
beaucoup à faire.