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lundi 15 janvier 2018

Vous avez dit : Démocratie ?



En fin de semaine dernière, un sondage nous apprend que 54 % des Français pensent que la démocratie fonctionne bien dans notre pays.

Les ardents défenseurs de ce mode de fonctionnement collectif dont je suis, devraient s’en réjouir. Cependant, l’analyse de toute affirmation nécessite toujours une recherche des causes et des conséquences qui nous amène à relativiser.

Prenons par exemple la réponse à deux autres questions du sondage : 39 % seulement de l’échantillon des 1002 personnes interrogées ont le sentiment qu’ils sont mieux représentés à l’Assemblée Nationale, alors que 60 % du même panel considèrent que le clivage gauche-droite est dépassé.

On voit bien la contradiction entre ces deux réponses.

Qu’on ne se méprenne pas sur mon propos : le Président de la République et la majorité parlementaire qui le soutient ont été élus démocratiquement. Par contre, il est nécessaire de placer les résultats de ce sondage dans le contexte politique de ces dernières années.

La crise économique qui frappe de nombreux pays dans le monde, et le nôtre en particulier, a empêché les gouvernements successifs, au cours des quatre décennies écoulées, de résoudre le problème du chômage qui n’a cessé de progresser. Les mesures mises en œuvre pour y mettre fin, ou en tout cas, pour l’enrayer, ont suscité davantage d’insatisfaction que d’espoir. On vient de le constater à la fin du quinquennat de François HOLLANDE.

Ce contexte économique a engendré des difficultés sociales parmi lesquelles l’insécurité a trouvé un terrain de développement significatif.

Dans le même temps, à travers le monde, la montée des fanatismes religieux, à l’origine des actes terroristes qui ont frappé ici et là, a provoqué chez nos concitoyens, une méfiance et même un rejet de « l’autre ».

Aussi, lorsqu’un candidat à l’élection présidentielle française propose, comme « mesure révolutionnaire » de n’être ni de gauche ni de droite et qu’il est élu dans les conditions que l’on sait, les électrices et les électeurs estiment avoir créé démocratiquement des conditions nouvelles pour résoudre les problèmes de l’heure.

Cela étant dit, il est évident que l’état d’esprit de nos concitoyens en regard de la démocratie, à ce moment de notre histoire, doit être encouragé, cultivé, développé. Ce n’est pas chose facile et ce n’est que si tous les acteurs de la vie publique s’y engagent à fond qu’il perdurera.

Cela concerne l’Ecole qui compte parmi ses missions celle de préparer les citoyens libres de demain.

Cela concerne les médias a qui revient la responsabilité de cultiver l’esprit critique, cher à Voltaire, chez tous les lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs.

Cela concerne enfin les responsables politiques, les élus dont l’objectif premier doit être de faire vivre la Démocratie.

Il n’est pas nécessaire de décréter un « nouveau monde » pour y parvenir.