Il
y aurait assurément beaucoup à dire sur les propos tenus par le Président de la
République, ce Jeudi 12 Avril, dans une interview télévisée.
En
premier lieu, je déplore le choix d’une chaine privée, celle du
« bétonneur » BOUYGUES, par le Chef de l’Etat, alors que le service
public de l’audiovisuel devrait être son lieu de passage privilégié.
C’est
sur France 2 lundi soir et sur France Inter ce matin que François HOLLANDE
s’est exprimé longuement sur le livre qu’il vient de publier, « Les leçons
du pouvoir ».
On
constatera simplement la différence de culture politique entre les deux hommes.
Pourquoi
ce « cinéma » de réaliser cette émission dans une école d’une petite
commune rurale de Normandie ?
La
situation en Syrie, la SNCF, les hôpitaux et les EHPAD, l’augmentation de la
C.S.G. et le pouvoir d’achat des retraités ne justifiaient pas un tel
« barnum ».
En
réalité, avec le faire-valoir de service PERNAUT, Monsieur MACRON a pensé se
donner le rôle d’un président près des Français et de leurs problèmes.
C’est
raté : avec la suffisance et la condescendance qui le caractérisent, le
Chef de l’Exécutif n’a fait qu’enfoncer des portes ouvertes. Car, qu’avons-nous
appris qu’on ne sache déjà ?
A
écouter le Président de la République représentant réellement 18,19 % des
électeurs inscrits, ceux qui ont voté pour lui au 1er tour, tout est
inadapté dans notre pays : les transports ferroviaires, le système
hospitalier, l’accueil des personnes âgées en établissement. Depuis longtemps, on
n’aurait pas fait ce qui devait être fait. C’est oublier un peu vite toutes les
avancées politiques, économiques, sociales réalisées avec François MITTERRAND,
Lionel JOSPIN et François HOLLANDE.
Aux
inquiétudes qui se manifestent à travers les nombreux mouvements sociaux que
l’on connaît, Monsieur MACRON répond par des formules lapidaires :
« je comprends… », « je remercie les retraités… »,
« on va faire ceci ou cela… ».
« Des
mots, encore des mots, toujours des mots… » disait la chanson. Cela ne fait
pas une politique qui devrait d’abord corriger les inégalités sociales plutôt
que de les aggraver.
Selon
quelques commentateurs, le Président de la République aurait fait de la
pédagogie. Il est vrai, les enseignants le savent bien, que « la répétition
fixe la notion ».
Si
l’action politique nécessite en permanence qu’elle soit bien expliquée à ceux
pour qui elle est menée, il est tout aussi important qu’elle soit conduite en
tenant compte des insatisfactions, voire des oppositions qui se manifestent.
« Je
l’ai dit, je le fais » n’est pas suffisant. Il y a une dimension humaine,
sociale, démocratique qui fait défaut chez Jupiter.